Adapter ou non son discours organoleptique aux différents publics ciblés

Les industries agroalimentaires distribuent généralement leurs produits à des cibles très différentes : professionnels des métiers de bouche, revendeurs, consommateurs… Afin de valoriser les qualités de leurs produits (arômes, saveurs, texture…), ces entreprises travaillent le discours à apposer sur les packagings. Mais comment parler de ces caractéristiques en restant accessible à tous ?

Nombreuses sont les marques à s’interroger sur le niveau de vulgarisation de leur discours organoleptique. Rien que ce terme semble barbare pour un néophyte ! Il est vrai qu’un individu non initié à la dégustation est moins sensible aux sensations perçues qu’un expert aux techniques éprouvées. Mais ne serait-ce pas simplement un manque de vocabulaire ou d’éducation sensorielle ? On est donc en mesure de s’interroger sur la nécessité d’adapter ou non son discours sur le goût en fonction du public concerné.

Dans quelle mesure une marque doit-elle adapter son discours organoleptique à ses différents publics ?

 

Adapter son discours organoleptique

L’accessibilité est le premier objectif qu’un discours sur les qualités sensorielles d’un produit doit atteindre. C’est d’ailleurs la volonté de rendre ces informations accessibles au client avant même qu’il ne puisse avoir le produit en main qui pousse les marques à développer un tel discours. Il s’agit donc de rester fidèle à la réalité pour guider le consommateur dans son choix et éviter toute déception lors de l’ouverture de l’emballage. Ainsi, le discours employé doit être accessible au client qu’il soit revendeur ou consommateur final.

Toutefois nous ne disposons pas tous des mêmes connaissances en matière de description organoleptique. Nombreux sont les consommateurs à ne pas distinguer arômes et saveurs… Le marketing en est le premier fautif employant à tout va le terme « saveur citron » alors qu’il s’agit d’un arôme !

Il est donc nécessaire d’adapter le discours pour qu’il soit compréhensible.

Ne pas déformer le discours goût

Le discours sensoriel ou note de dégustation décrivant un produit doit être simple et concis pour être clair et assimilable. Il ne doit en aucun cas déformer le propos. Vulgariser ne doit pas travestir la réalité. Il est donc indispensable d’éduquer le public progressivement pour utiliser des termes adaptés. C’est pour cela que les marques doivent faire preuve de pédagogie en mettant à disposition du public (quel qu’il soit) des outils expliquant les termes employés.

Faire preuve de pédagogie

Eduquer un public n’est pas si complexe et ne demande pas tant d’efforts… Il peut s’agir de simplement catégoriser les sensations au moyen de pictogrammes sur un emballage. Ainsi, on distinguera les arômes : parfums perçus, des saveurs (amer, acide, salé, sucré, umami), des sensations tactiles (texture, fraicheur…). Dans l’idéal, ces informations peuvent être accompagnées d’un indice d’intensité (nombre d’étoiles, note, lettre, adjectif…). Dans tous les cas, un petit glossaire ou une fiche explicative peut être disponible en ligne au moyen d’un code QR.

Ainsi, un discours organoleptique doit être accessible à tout public. Pour cela, plutôt que de déformer le propos, il est préférable de donner quelques clés simples de lecture visant à différencier les produits en quelques mots. La pédagogie permet d’éveiller la curiosité et les sens de chacun pour un progrès collectif. La puissance du marketing a entièrement sa place pour porter fort ce message et éduquer le grand public. Ensemble, devenons des consommateurs avertis !

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